Si seulement tu savais... | Chelsea.

Huit heures. Le réveil sonna bruyamment dans la chambre de Conrad. Il cherchait le réveil de la main, et l'éteignait d'un coup de poing. Il se traîna jusqu'à la salle de bain, mais il sauta l'étape du miroir; à quoi bon, la tête qu'il devait avoir laissait surement à désirer. Il fila dans la douche, en sortit dix minutes plus tard. Il ouvrit ensuite son placard; jeans, t-shirt gris clair, baskets noires. Il était prêt. Il n'avait pas cours aujourd'hui, il était arrivé la veille et avait rencontré Chelsea. Une fille qu'il soupçonnait être sa sœur. Que faisait-elle en ce moment ? Il haussa les épaules; ca ne le regardait pas après tout. Il se coiffa en vitesse éclair avant de saisir ses clés de voiture. Il ferma à clef la porte de sa chambre et il descendit à pied jusqu'à l'entrée du bâtiment. Une fois sortit, il chercha sa voiture des yeux, il repéra vite sa Mercedes noire. C'était un cadeau de son grand-père avant son départ pour San Francisco. Il s'installa derrière le volant et mit le contacte. Il allait visiter ce petit coin de paradis où il était venu. Au bout d'une heure, il repéra le fameux " Golden Gate Park " situé tout près du pont. Il trouva une place et il s'y garait. Il entra dans le parc en sifflotant. Il marchait un petit moment dans le parc avant de trouver une rangée de banc. Ils étaient tous vide, tous sauf un. Occupé par une jeune fille blonde. Mais la jeune fille blonde, c'était Chelsea. Conrad hésitait; devait-il faire demi-tour ou aller vers elle lui parler ? Elle avait l'air occupée à dessiner quelque chose. Il haussa les épaules et s'avança vers le banc. Il prit place à côté de la jeune fille, les bras croisés, regardant droit devant lui. Il regardait les fleurs, tout en soupirant bruyamment. Espérant surtout déclencher une réaction chez la jeune fille. Si seulement elle savait qu'il était son frère. Il en souffrait tellement, et il en avait tellement souffert. Chaque jour qui passait, il se demandait où elle était, et qu'est ce qu'elle pouvait bien faire. Maintenant, elle était assise à côté de lui. A cette simple pensée, le visage de Conrad se renferma. Et il baissa la tête, comme si il réfléchissait encore.

Nous étions dimanche, et le radio réveil indiquait 7h47. Je ne parvenais pas à dormir d'avantage. J’étais arrivée la veille à l’académie. Et j’avais été accueillie par un homme assez désagréable, froid. Sans parler de la secrétaire. J’espérais qu’aujourd’hui sera un jour complètement différent. Je sortis à contrecœur des draps, laissant le froid de la pièce m'envahir. Je frissonna. Si je ne voulais pas geler sur place, mieux valait-il que j'aille faire un tour dans la douche. Chose dite, chose faite. J'entra donc dans la salle de bain et poussa un cri de stupeur devant le miroir. J'avais une mine de déterrée ! Un véritable zombi.
Je tenta quelques minutes de dompter quelques mèches rebelles, en vain. Poussant un soupir agacé, j'entra dans la douche. L'eau chaude détendit immédiatement mes membres. J'en sortis 30min plus tard. Je traversa ma chambre et alla fouiller dans mon armoire. Un jean, un débardeur blanc, une veste en cuir et des baskets feraient l'affaire. Je resta un instant perdue dans mes pensées. Qu'allais-je faire aujourd'hui ? Je pourrais aller en ville, me repérer. Mais je n'avais pas envie de passer la journée dans la voiture. J'aperçus du coin de l'œil mon cahier de dessin. Oui, il devait y avoir de beaux paysages ici. Je m'en empara et le fourra dans mon sac à dos. J'avais toujours rêver de voir le Golden Gate. Et d'après ce que j'avais vu en arrivant à San Francisco, il-y-avait un parc à proximité. Fort bien, j'attrapa mes clés de voiture et sortit de ma chambre. Les couloirs étaient vides. La plupart des gens dormaient encore. Certains allaient déjà prendre leur petit-déjeuner à la cafeteria. Moi, je n'avais pas très faim. Et je voulais arrivé au parc le plus tôt possible, le temps qu'il était encore désert.
Après quelques minutes en voiture, j'arriva au parc. Un sourire se dessina sur mon visage quand j'aperçus le fameux pont. Grandiose. Il était beaucoup mieux que ce que j'avais imaginer. Beaucoup plus grand aussi. J'alla m'assoir sur un banc vide et commença à le dessiner.
Depuis toute petite j'avais une passion pour le dessin. Je dessinais tout et n'importe quoi. Des portrait de personnes prises au hasard, des proches, un paysage, un bâtiment, ...
Des bruits de pas sur le gravier attirèrent mon attention. L'homme que j'avais rencontré hier, Conrad, fit son apparition. Il s'asseya sans un mot, l'air fatigué, près de moi.

"Bonjour."

Lui lançais-je d'une voie monotone, avant de reporter mon attention sur mon dessin. Après plusieurs coup de gomme, j'abandonnai mon dessin. Le fait d'avoir quelqu'un à coter de moi me déconcentrai. Je me mis alors à faire des gribouillages dans un coin de la feuille.

Chelsea me lâcha un rapide bonjour, auquel je répondis simplement. Il regardait au loin, les fleurs, le paysage, le Golden Gate... On pourrait décrire l'endroit pendant des heures; le parc était d'un ravissant, avec ses fleurs multicolores, ses chemins en gravier blanc, sans parler du bâtiment blanc qui servait sans doute de mémorial. Conrad pourrait y rester des heures sans bouger. Aussi, il y avait l'eau au loin, cette eau magnifiquement bleue, si pure. Puis, dessus, se dressait l'impression Golden Gate Bridge. Créer en 1937. Il fut jusqu'en 1964 le pont le plus long du monde. Autrement, comment décrire San Francisco ? Ce merveilleux endroit qui se trouve en Californie, au soleil... Conrad fut brusquement arraché de ses pensées par un oiseau. Un simple oiseau. Il prit une profonde inspiration. Il faillit briser le silence, mais il n'en fit rien. Il regarda son sac. Il y avait rangé son appareil photo. Il ouvra son sac, et saisissait son appareil photo. Il se leva du banc, et commença à photographier. Il revint quelques minutes plus tard, il s'arrêta devant le banc, fit un bruit pour attiré l'attention de la jeune fille, pointa l'objectif de l'appareil vers Chelsea et appuya sur le bouton. Il l'avait surement aveuglée avec le flash, mais c'était involontairement. En voyant la grimace de Chelsea, il éclata de rire. Ce n’était généralement pas son genre de faire des blagues, mais là, c'était irrésistible. Il se rassit sur le banc et rangea son appareil dans son sac. Il recroisa les bras, regardant à nouveau au loin.

- On a une jolie vue d'ici.

Fit-il très doucement. Il lui avait au moins adressé la parole, indirectement. Mais quand même. Il voulait tellement en savoir plus sur elle, c'était une obsession. C'était sa sœur, mais si il continuait à se conduire ainsi il n'allait rien savoir du tout et il continuera à souffrir en silence. Mais comment brisé la glace ? Il était froid... Il arriverait même à repousser un ours avec sa froideur. Même sa voix était froide. Tout en lui était froid. Y'avait-il un brin de chaleur en lui ?

Conrad me salua à son tour, la voix endormie. Puis se fut le silence. Aucun de nous parla. J'avais bientôt rempli ma feuille de gribouillages. Une invasions de couleurs et de smileys... J'aurai voulu continuer mon dessin, mais j'étais incapable de faire un trait correct avec quelqu'un à mes côtés. Conrad prit une inspiration et ouvrit la bouche, comme pour parler, mais il se ravisa. Je pinça les lèvres. Je l'intimidais ?
Conrad se pencha vers son sac qu'il avait posé au pied du banc, et en retira son appareil photo. Il se leva et partit faire quelques photos. Je l'observais œuvrer, sans vraiment le voir. J'étais perdue dans mes réflexions. Lui qui m'avait paru si froid la veille, paraissait différent aujourd'hui, presque gêné.
Il photographia un peu de tout. Le pont, un oiseau, ...
Voulait-il être photographe professionnel ? Vu le modèle il était soit riche, soit très intéresser par la photographie. Pendant quelques temps je m'étais lancée aussi dans la photographie. Mais ça ne m'avait pas intéresser plus que ça. Je m'étais donc lancée dans le dessin. Je trouvais ça plus simple. Au moins, si quelque chose ne nous plait pas, un coup de gomme et c'est terminé.
Conrad prit quelques derniers clichés, et se tourna vers moi, l'appareil à la main. Je n'eus pas le temps de réagir que le flash de l'appareil m'aveugla, et Conrad partit dans un grand rire. Je simula une claque et me mit à rire à mon tour.

" On a une jolie vue d'ici ."

Me lança-il, dans un murmure. Il avait retrouver son masque de marbre.

" C'est vrai. C'est magnifique. "

Répondis-je sur le même ton que lui. Le parc se remplissait peu à peu. Les familles venaient profiter du week-end pour se balader avec leur enfants. J'avais toujours regretter d'être enfant unique. Les journées me paraissaient longues et j'étais jalouse de savoir que mes amies avaient un frère ou une sœur pour jouer avec elles, après l'école. Mais quelques années plus tard, elles se plaignaient que leur frères ou leur sœurs les embêtaient, que j'avais de la chance d'être enfant unique. Mais j'avais toujours aimé avoir quelqu'un qui me connaissait depuis la naissance, quelqu'un à qui j'aurai pu me confier.

Conrad se releva à nouveau. Il regardait les fleurs & les arbres de plus près. Puis il revint vers Chelsea et planta devant le banc. Si c'était vraiment sa sœur, il devait s'en approcher. Mais son masque de marbre l'en empêchait. Il fit donc demi-tour pour s'asseoir. Il regarda au loin un bon moment, avant de se lever.

- Tu as déjà fais le tour du parc ?

Fit-il, avec un petit sourire aux lèvres. Il se forçait, mais il le faisait quand même. Il tendit la main vers Chelsea pour qu'elle se lève. Une fois ça fait, ils marchaient en silence. Puis Conrad prit sur lui, et il fit une tentative pour parler.

- Tu viens d'où, Chelsea ?

Il essayait de paraître moins froid, c'était dur, très dur. Il marchait en regardant droit devant lui, les mains dans les poches, son sac à dos sur l'épaule. Ce parc était si beau... Ca pouvait être une réelle source d'inspiration pour des photos. Conrad était un passionné de photographie. Il aimait ça depuis tout petit. Son but n'était pas de devenir photographe professionnel, mais il l'envisageait. C'était une possibilité. Il était plutôt doué, enfin, si on se base d'après les commentaires qu'on lui faisait. La photographie lui procurait du plaisir. Surtout le soir, lorsqu'il installait ses photos sur son PC. Il sortit de ses pensées, et regardait Chelsea. Ses yeux étaient presque pareil que les siens. Ca ne faisait pas de doute, c'était sa sœur, sa sœur à lui...

- Tu as déjà fais le tour du parc ?
- Pas encore.

Conrad me tendit sa main. Une main forte et chaleureuse. Je la pris, et abandonna mes affaires sur place. Qui voudrais voler un cahier de gribouillages ? Oui, je n'aimai pas ce que je faisais. Je souffrais d'un véritable manque de confiance en soi. On aurait pu me crier à la gueule que mes dessins étaient magnifique, on aurait pu les vendre à des prix exorbitant, je les trouverais toujours aussi hideux. Histoire de mettre fin au silence pesant, Conrad me demanda d'où je venait.

" Je suis née au Nouveau-Mexique, alors que mes parents étaient en voyage. Et j'ai grandis par la suite en Arizona, à Phœnix. Et toi ?"

Réponse courte. Je n'étais pas du genre bavarde, encore moins avec les inconnus. Quoi que je pense qu'il serait inconvenable de dire que Conrad était encore un inconnu. Serte, je ne le connaissait pas beaucoup mais... Mais je ne sais pas, je ne voulais pas le considérer comme "inconnu".
Le parc était magnifique. Il y avait encore de la rosée sur les feuilles, et l'herbe. On pouvait entendre, non loin de là, le doux bruit d'une fontaine. Le soleil commençait à se lever, m'éblouissant. Il se reflétait majestueusement dans l'eau, illuminant le paysage.



(J'peux pas faire mieux, désolée :/ )

" Je suis née au Nouveau-Mexique, alors que mes parents étaient en voyage. Et j'ai grandis par la suite en Arizona, à Phœnix. Et toi ?"

Conrad écoutait d'une oreille distraite. Si seulement elle savait. Conrad lui, savait où elle était née exactement, et il pourrait décrire la maison dans laquelle elle avait vécu quatre ans de sa vie. Il pourrait décrire ses objets préférés, ses émissions préférées... Que lui était-il vraiment arrivé ?

- Oh moi... Je suis né à Dallas, dans l'état du Texas. J'adorais regarder les cow-boys quand j'étais petit. Mais mes parents sont morts lorsque j'avais cinq ans, dans un accident de voiture. J'ai grandis chez mes grands-parents, toujours dans le Texas.

Conrad avait le regard vague. Il avait fait un effort surhumain pour parler autant. C'était pas un grand timide, mais il n'était pas bavard non plus. Il avait prit sur lui. Il devait continuer sur sa lancée. Il était bien partit, ce n'était pas le moment de tout gâcher.

- Et t'as quel âge ?

Les conversations dans le genre était passionnante, il savait déjà quel âge elle avait, et lui, au moins, il savait la vérité. Alors ses pseudos parents ne lui avait pas dit qu'elle était adoptée ? Elle vivait dans le mensonge... Et si un jour elle apprenait la vérité, comment elle réagirait ?


(Impossible de faire plus TT)

Conrad m'apprit qu'il était né au Texas. J'avais toujours trouver les paysages de ces environs fascinant. Il m'apprit aussi que ses parents étaient morts dans un accident de voiture, alors qu'il avait cinq ans.

- Oh, je suis désolée...

Ça avait du être terrible pour lui... Moi j'avais toujours vécu avec mes parents, dans un petit nid d'amour en quelque sorte. Je n'arrivais pas à m'imaginer sans eux... Ma mère, têtue et très mère poule. Toujours à me demander si j'avais besoin de quelque chose, si ma journée c'était bien passer... Et mon père, un véritable dur au cœur tendre.

- Et t'as quel âge ?
- J'ai 18ans tout juste. Et toi ?

A vue d'œil, je lui donnais une vingtaine d'années. Peut-être moins. Difficile à dire.
Je l'examina du coin de l'œil. J'étais surprise de voir à quel point son comportement avait changer. La veille, c'était à peine s'il me parlait. Aujourd'hui, il cherchait absolument quelque chose à dire. Comme s'il voulait absolument se rapprocher de moi. Comme si j'avais quelque chose de spécial. Mais j'avais beau chercher, je n'avais rien dit, ou fait, de spécial qui aurait pu lui plaire. Rien qu'il lui fasse changer ainsi de comportement envers moi. Ou alors hier avait été une rude journée pour lui... C'était une option envisageable.

Conrad marchait, écoutant les réponses de Chelsea. Donc, elle croyait être née au Nouveau-Mexique, pendant que ses parents étaient en voyage. Il lui avait vraiment menti sur toute la ligne.

- 19 ans.

Fit-il doucement. Le calme se fit lentement, et personne ne parlait plus. Conrad était à nouveau plongé dans ses pensées. Ils avaient fait le tour des présentations. Et il n'y avait plus beaucoup de sujet disponible. Et une chose était sure, il n'allait pas lui balancé " Oh ouais, tu sais Chelsea, en fait, t'es pas née au Nouveau-Mexique, tes parents sont pas tes parents et en plus, t'es ma sœur ". Il risquerait de prendre une belle baffe, un coup de pied ou... Un coup de sac ? En tout cas, il ne pouvait pas le lui balancé maintenant. Il faudra qu'elle le sache un jour mais en attendant, il n'était même pas question d'abordé le sujet.

- Tu te plais à l'académie ?

Super sujet, il fallait l'avoué. Où avait-il trouvé cette question débile ? Déjà qu'il était froid... En plus s’il posait des questions stupides, ça n'allait pas trop le faire. Chelsea devait surement se posé des questions, il passait du mec super froid, au mec bavard qui pose des questions aussi débile que lui. Décidément... Soudain, en marchant, il aperçut un café, un sourire se dessinait lentement sur son visage, il tapota sur l'épaule de Chelsea en lui indiquant le café du doigt. Ils y entrèrent et s'asseyèrent près d'une fenêtre ouverte.


(Yahouu.. J'ai pas d'inspi uu)

- Tu te plais à l'académie ?
- Ça peut aller, oui. A vrai dire, j'ai pas vu grand chose.

Lui répondis-je avec un petit sourire. J'étais en collocation avec quelqu'un qui m'avait l'air assez gentil. Donc ça devrait aller. Question cours, là ça devrait se compliquer. J'avais peur de ne pas être à la hauteur. Un énorme manque de confiance en soi vous dis-je...
Soudain, Conrad s'arrêta et me montra du doigt un café. C'est à cet instant que mon estomac se manifesta. Pourtant, j'avais l'habitude de ne rien manger au petit déjeuner. Je ne voyais pas pourquoi cela changerait... Mais bon. Qu'est ce que j'y pouvais ?
Nous entrâmes dans le café. Seul une dizaine de personnes y étaient. Surement des gens qui prenaient leur petit déjeuner ici avant d'aller au travail. Conrad me guida vers une table, en retrait des autres et nous nous asseyames.

- Parle moi du Texas. J'ai toujours adoré cet endroit. Malheureusement, mes parents n'ont jamais voulu que j'y aille... Sois disant que c'était "Trop dangereux" pour une fille comme moi.

Oui j'avais toujours adoré cet endroit. Les paysages y sont magnifique. Petite, je rêvais de monter à cheval, comme les cow-boys. Mais, se trimballer avec un cheval à Phœnix, c'était à vos risques et périls. Un rêve d'enfant. Même si à ce jour, je voulais encore aller au Texas. Mon cœur se mit à battre plus fort. Qu'est ce qui m'empêchait d'y aller ? Rien. J'étais libre à présent. Mes parents trouveraient surement que je serais assez grande pour y aller. Et puis de toute façon, c'était un rêve que j'avais depuis toute petite. Un rêve que je croyais avoir oublié. Mais l'envie d'aller là-bas était encore présente en moi, logée au fond de moi.

Après quelques secondes, Chelsea ouvrit la bouche, et parla. Ces mots, Conrad ne s'y attendait pas. Et cela lui fit.. Un peu mal.

- Parle-moi du Texas. J'ai toujours adoré cet endroit. Malheureusement, mes parents n'ont jamais voulu que j'y aille... Sois disant que c'était "Trop dangereux" pour une fille comme moi.

Il lui avait vraiment menti ? Elle ne se souvenait vraiment de rien ? Conrad devait jouer le jeu, et lui parler du Texas.. Qu'elle connaissait déjà.

- Le Texas... C'est magnifique. Il y a énormément d'étendue sauvage, les chevaux y vivent en liberté, et les gens les respectes. Les ranchs sont généralement immense. Mais je ne vois pas ce qu'il y a de dangereux. Petit, je me promenais tout seul pendant des heures, dans les grandes étendues. Et même, en ville aussi. Il n'y a vraiment rien de dangereux là-bas.

Il lui avait dit que c'était dangereux, juste pour pas qu'elle ne retrouve sa vraie famille. Quelles ordures. Conrad n'avait pas cessé de penser à elle, toutes ses années. Ils lui avait menti ! Conrad était énervé, intérieurement. Le Texas, trop dangereux ? Et puis quoi encore ! Ils fallaient qu'ils continuent, ils auraient pu dire que, dans le Texas, les gens étaient tous dingues, qu'on se balade avec des flingues, et on tire dans la tête des gens parce qu'on en a envie ! Ah et puis, nos chevaux, c'est tous des tarrés, ils cherchent à nous tuer dès qu'on s'approche d'eux. Ou pire... On est tous des dealers ! On est tout le temps bourrés, les enfants naissent avec des malformations parce qu'on est tous dingue dans le Texas ! Conrad était énervé, et pas qu'un peu.

- Le Texas... C'est magnifique. Il y a énormément d'étendue sauvage, les chevaux y vivent en liberté, et les gens les respectes. Les ranchs sont généralement immense. Mais je ne vois pas ce qu'il y a de dangereux. Petit, je me promenais tout seul pendant des heures, dans les grandes étendues. Et même, en ville aussi. Il n'y a vraiment rien de dangereux là-bas.

Inconsciemment, je souriais. J'avais les mains jointes sur mes genoux, et je les fixais. Pour ne pas croiser le regard de Conrad. Je m'imaginais marchant dans ces étendue, seule. Cela devait être un spectacle grandiose. Et le silence... Juste le bruit du vent. Le soleil devait taper fort là-bas. Mais j'avais toujours aimer le soleil. Je ne pouvais pas rester une journée enfermer. A croire que j'avais ça dans le sang.

- J'aimerais tant y aller un jour...

Lui fis-je doucement. Et j'y irais. J'irais au Texas, et je verrais ses magnifiques étendues, ses animaux sauvages, ... Mais quelque chose me dérangeais. Pourquoi m'avait-on dit que c'était dangereux ? Une impression stupide surement. En même temps, il était vrai qu'il y avait de quoi se poser des questions avec ses animaux sauvages qui rôdent près de vous. Mais étrangement, je n'avais pas peur. J'étais confiante. Ou alors je ne tenais pas à la vie. Je leva les yeux vers Conrad. Il avait le regard noir. Et fixai un coin de la table, les poings serrés. Un instant, la peur me prit. Avais-je dis quelque chose de mal ?

- ... Ça ne va pas ?

- J'aimerais tant y aller un jour...

Pendant cette phrase, à peine audible, Conrad avait relevé la tête. Et dire qu'elle y était née. Comment pouvait-on-lui mentir, à elle. Quand elle était petite, elle passait sa vie dehors. Conrad lui, traînait un peu partout, solitaire. Il l'était déjà à cette époque, il l'avait toujours été. Puis il rebaissait la tête, et toutes ses choses bouillonnait dans sa tête, tournait, comme dans une spirale infernale. Il avait les poings serrés, prêt à exploser. Il fixait un point invisible, comme à chaque fois. Puis la voie de Chelsea s'éleva dans la pièce, sa douce voix...

- ... Ça ne va pas ?

Conrad relevait immédiatement la tête. Et se calmait instantanément. Il se pouvait rester froid bien longtemps, en compagnie de sa sœur... Qui elle ne savait pas qu'elle était sa sœur. Il souriait, un tout petit sourire bien entendu.

- Si, ça va. Pourquoi... ?

Le dernier mot était sortit tout seul de sa bouche. En quelques minutes, il avait changé. Passé du froid, distant à une personne bien plus ouverte. Attitude étrange que celle-ci. Mais lui, savait la vérité. Il connaissait l'histoire par cœur. Il se rappelait de se jour qui avait fait basculé sa vie à tout jamais. Ce jour qui resterait à jamais encrée dans sa mémoire. Le jour ou, en l'espace de quelques minutes, quelques heures, il avait tout perdu. Ou presque. Il lui restait ses grands-parents, ceux de Chelsea également. Mais, ce jour, il avait perdu ses parents et sa sœur. Et dire qu'elle se trouvait en face de lui à cet instant. Il avait envie de la serré dans ses bras, lui dire la vérité. Mais elle ne le croirait pas, c'était une évidence. Ce serait un simple fou. Qui débiterait des absurdités. Est ce qu'un jour elle finirait par connaître la vérité ? Ca, Conrad ne pouvait le savoir, ni lui, ni personne d'ailleurs.

- Si, ça va. Pourquoi... ?

J’ouvris la bouche pour répondre mais la referma immédiatement car le serveur s’approchait de nous, pour prendre notre commande.

- Un café s’il vous plait…

Je jetai un coup d’œil à Conrad, ordre muet pour qu’il passe sa commande.
Après cela, le serveur s’en alla, et le silence s’installa entre nous. Je passai en revue des séries de question que je pourrais lui poser, pour briser le silence. Une d’elles, toute simple, me vint à l’esprit.

- Pourquoi tu es venu à San Francisco ? C’est si loin de chez toi…

C’était encore plus loin de chez moi mais bon qu’importe, je voulais savoir pourquoi il n’était pas aller dans une université plus près de chez lui. La plupart des élèves habitaient aux alentours de San Francisco. Et il y avait des universités bien plus intéressante près du Texas. Je le regardai. Quelque chose le dérangeait, ça sautait aux yeux. En regardant la façon dont il se tenait, ses lèvres pincées et ses poings fermés je savais qu’il avait un soucis. Même la plus idiotes des personnes l’aurait remarqué d’ailleurs. Mais je me tus. Je ne voulais pas le forcer à parler de choses qu’il trouvait désagréables. Même si je brûlais d’envie de savoir ce qui n’allait pas.
Le serveur revint quelques instant après avec notre commande. Il déposa le tout sur la table. Je pris ma tasse de café, me brûlant les doigts au passage. Je continuai de regarder Conrad. Il avait de magnifiques yeux verts, il fallait l’avouer. Bien que cette beauté était un peu gâchée par ce masque de marbre, ils restaient beaux. Je portai mon attention sur ma tasse, ne voulant pas le gêner de trop avec mes regards curieux.


[ Pas vraiment top :/ ]

Le serveur vînt rapidement. Même si Conrad eu le temps de voir que Chelsea allait dire quelque chose. Il était crispé, énervé. Sa froideur était intense. Mais lorsqu'elle se mit à parler, elle retombait lentement. Comment être froid et distant avec sa propre sœur ?


- Pourquoi tu es venu à San Francisco ? C’est si loin de chez toi…

Elle était curieuse, comme lui. Ca lui plaisait énormément, de savoir que sa sœur à lui, avait hérité également de ce trait de caractère. Il restait muet. Pourquoi était-il venu jusqu'en Californie pour faire ses études ? Le Texas lui avait offert de belles places dans les universités. Qu'il avait toutes refusé. Il aurait pu aller plus loin que la Californie. Mais le destin avait voulut qu'il vienne ici, à San Francisco. Pour qu'il puisse enfin revoir sa sœur, peut-être. Entre temps, le serveur vînt leur apporté leur commande, deux cafés. Chelsea le fixait, et il le sentait. Mais ce fut rapide. Après un moment, il décidait de répondre.

- Oui, la Californie ça fait une sacré trotte depuis le Texas. Je ne sais pas franchement pourquoi je suis venu jusqu'ici. J'aurai pu aller plus loin, en montant jusqu'à Chicago, ou New-York. Mais le soleil m'aurait surement trop manqué. Enfin bref, j'avais besoin de m'éloigné de chez moi. Enfin, de chez mes grands-parents surtout. Ils m'ont élevés, et j'ai l'impression d'avoir été un poids pour eux. Peut-être qu'en m'éloignant, je...

Il ne terminait pas sa phrase. Il avait marqué cette pause et il regardait à présent sa tasse, les sourcils froncés. Puis il relevait la tête, avant de continuer. Il prit une profonde inspiration.

- Après l'accident, même si j'étais encore petit à l'époque, je me suis recroquevillé sur moi-même. Restant enfermé dans ma chambre, ou quand je ne l'étais pas, j'étais assis dans un coin d'une pièce, les bras croisés et le regard vague. Ils ont remués ciel et terre pour me faire sortir de mon espèce de dépression. Je leur doit énormément. En partant si loin, je pensais enfin pouvoir leur donné le repos qu'ils méritent. Ils ne sont plus très jeunes, mais, ils ont eu beaucoup de courage pour faire ce qu'ils on fait. J'ai perdu mes parents et ma sœur, mais eux aussi ont perdus beaucoup.

Même après avoir dit tout ça, il ne se sentait pas mieux. Loin de là. C'était même encore pire. Son masque de marbre le bloquait totalement. C'était depuis cette époque qu'il était devenu froid. Maintenant, plus personne ne pourrait lui faire quitter sa froideur. Il était trop tard. Ses cicatrices ne pouvait guérir, juste s'atténué, avec le temps.

- Enfin... Bref. Et toi, parle-moi un peu de ton enfance ?

Conrad répondit calmement à ma question, même si je voyais bien que je n'aurais jamais dû la poser. Honteuse, je fixai mes poings posés sur mes genoux. Mes tendons se dessinaient sous ma peau blême, et mes ongles s'enfonçaient dans ma peau. Chose que j'ignorais complètement. J'avais tellement honte de lui avoir fait parler de ces choses-là que je ne remarquais même pas la souffrance qu'enduraient mes mains. Je tentât un rapide regard vers le jeune homme. Il avait l'air posé, détendu. Il avait l'air, oui.
Il avait dû tellement souffrir... En quelques minutes il avait perdu ses parents et sa sœur. Bien qu'il n'était encore qu'un enfant à cette époque il avait réagit très fortement à cela. S'enfermant dans son monde...

- Enfin... Bref. Et toi, parle-moi un peu de ton enfance ?

Sa voix mit fin à mes réflexions. Que je parle de mon enfance ? Il n'y avait rien à dire... J'avais eu une enfance complètement ordinaire.

- Alors... Il n'y a pas grand chose à raconter. Comme je t'ai dis, je suis née dans un petit hôpital perdu au Nouveau Mexique, quand mes parents étaient en voyage. Évidement, ce n'étais pas prévue que je naisse si tôt. Ils sont alors retourner à Phœnix, en Arizona, là où j'ai passer toute mon enfance. Ensuite j'ai eu une enfance ordinaire. Peut être un peu ennuyeuse d'ailleurs. Ça venait sans doute du fait que je suis fille unique. Mais bon, j'ai appris à faire avec. Et puis au fond, j'avais toujours mes amies avec qui passer le temps. Même si je savais que je voulais avoir, comme tout le monde, quelqu'un à qui me confier... Enfin bref. J'ai grandis dans la routine. J'ai été dans un collège à Phœnix, pareil pour le lycée. Mes parents étaient tellement inquiet à l'idée que je ne les quitte bientôt qu'ils me forçaient à rester au alentour de Phœnix. Mais un jour j'en ai eu marre, je voulais voler de mes propres ailes. Alors j'ai décider d'aller loin, de découvrir de nouveaux horizons. Et j'ai trouvé San Francisco Academy. Bon, évidemment j'ai eu du mal à ce que mes parents m'autorise à partir. Mais au dur et à mesure ils se sont laisser convaincre et m'ont laisser faire mes propres choix. Enfin... Au départ je m'étais tournée vers une académie en Arizona, mais ils ont directement refusé. J'ai pourtant insister maintes et maintes fois, mais rien n'y faisait. Alors je me suis dis que finalement San Francisco n'était pas si mal comme destination. Même si je pense qu'un jour j'irai continué mes études là-bas.

Je fini mon long récit avec un mince sourire. Je ne m'étais pas tout à fait remise du fait que mes parents m'interdise d'aller en Arizona. C'était le seul endroit où je rêvais d'aller, et ça, ils ne savaient très bien. Mais bon, je ne pouvais pas leurs reprocher d'être inquiet du fait que leur fille se retrouve en plein désert.
Je levai les yeux vers Conrad. Il me regardait d'un drôle d'air, sourcils froncés. Avais-je dis quelque chose de mal ? Le voilà qui était de retour avec son masque froid. Décidément, je ne le comprendrai jamais...

Ils marchaient en silence, c'était pesant. Elle le fixait tellement bizarrement... Elle l'avait entendu. Comment avait-il pu être aussi con pour cracher sa maintenant.

- Bon tu peux me dire ce qui va pas là ? J'en ai assez de tes sauts d'humeur ! J'peux savoir ce qui cloche avec moi ? Parce que si tu a quelque chose à me reprocher tu me le dit toute suite !

Il s'arrêta et la fixa, son visage plus froid que jamais. Elle n'avait pas à lui parler comme ça, et puis, pire que sa, il avait définitivement perdu son sang froid.

- J'ai bien quelque chose. Pas contre toi, mais contre tes abbrutits de parents qui ne sont pas les tiens au passage. Ouais, ma soeur n'est pas morte tu vois, elle a été volée le jour de l'accident. J'étais là. Son corps n'a jamais été retrouvé et par la faute de qui ? Deux soit disant adultes responsable qui vole les enfants des autres. Oui Chelsea, tu es ma soeur, et si tu ne me crois pas, le lien du sang lui, ne mentira jamais.

Il la regarda d'un regard glacial. Elle n'y était pour rien elle, mais là, il était poussé à bout. Il n'en pouvait plus, c'en était trop. Il avait trop souffert, et se pendant presque toutes sa vie. Il avait tout perdu, elle était la seule chose qui lui restait. Alors qu'elle le croyent ou non, le sang ne mentait pas lui. Personne ne pouvait comprendre ce qu'il ressentait. C'était une douleur attroce qu'aucun médicament ne pouvait guérir. Et même si Chelsea y était passé au travers, sur ce côté il était content pour elle mais, elle devait savoir la vérité, connaître sa vraie famille. Conrad n'avait rien dit à ses grands parents. Ils ne l'aurait pas cru. Mais il comptait bien convaincre Chelsea qu'il avait raison. Ils l'avaient volé, ils devaient payé. Maintenant il ne pouvait plus s'arrêter de parler.

- J'en ai bavé toutes ses années, à espéré, à prier. J'ai perdu mes parents, on a perdu nos parents. Tout n'est que mensonge Chelsea, ils t'ont prises au bord de la route, sur le lieu même de l'accident ! Il te restait encore une famille, il te restait moi, et nos grands-parents ! Mais ils t'ont prises quand même, ce sont des pourrits, c'est tout. Et tu peux hurlé, me tapé, tu ne pourras pas changer la vérité. Alors vas-y, j'attend !

Il avait craqué. Il n'en pouvait vraiment plus...

- J'ai bien quelque chose. Pas contre toi, mais contre tes abrutis de parents qui ne sont pas les tiens au passage. Ouais, ma sœur n'est pas morte tu vois, elle a été volée le jour de l'accident. J'étais là. Son corps n'a jamais été retrouvé et par la faute de qui ? Deux soit disant adultes responsable qui vole les enfants des autres. Oui Chelsea, tu es ma sœur, et si tu ne me crois pas, le lien du sang lui, ne mentira jamais.
J'en ai bavé toutes ses années, à espéré, à prier. J'ai perdu mes parents, on a perdu nos parents. Tout n'est que mensonge Chelsea, ils t'ont prises au bord de la route, sur le lieu même de l'accident ! Il te restait encore une famille, il te restait moi, et nos grands-parents ! Mais ils t'ont prises quand même, ce sont des pourrit, c'est tout. Et tu peux hurlé, me tapé, tu ne pourras pas changer la vérité. Alors vas-y, j'attends !

Je resta planté là, à le regarder bêtement, la bouche grande ouverte. Puis je sentis la colère monter en moi, petit à petit. De quel droit osait-il dire ça ? Tout un coup, sans prévenir, sans même penser à ce que j'allais faire, je gifla Conrad.

- Non mais t'es malade ! De quel droit tu te permet d'insulter mes parents ?! De quel droit tu te permet de t'incruster dans ma vie, et de te présenter comme mon frère ?! Je t'ai jamais vu ok ? T'es qu'un inconnu pour moi, alors fou moi la paix, j'veux plus jamais t'revoir !

Sur ses mots je tourna les talons et fonça droit devant moi. Des larmes de colères roulaient sur mes joues, brouillant ma vue. Il n'avait pas à insulter mes parents... Il ne les connaissaient pas! Ils avaient toujours été aimant avec moi. Ils me traitaient en fille prodige, j'étais leur trésor ! Jamais ils ne m'auraient fait ça, jamais !
C'était un malade ! Il n'avait aucunes preuves de ce qu'il m'annonçait ! Comment pouvait il savoir que j'étais sa sœur ? Mon nom de famille était on ne peut plus commun ! Des milliers de personne portaient ce nom. Je refusais de croire que cet homme était mon frère. C'était impossible. C'était juste un moins que rien ! Un inconnu.
Je ne me retourna même pas pour voir si Conrad me suivait ou non. Et puis après tout, qu'il me suive tient! Je n'en avais plus rien à faire de lui. Ce n'était personne pour moi. Juste un malade.
"Eh Chelsea, j'suis ton frère!" mais bien sûr ! T'es aller faire un test ADN avant d'avancer ça ? Non ! Alors fou moi la paix putain!
Je continuai de marcher tandis que mes larmes redoublaient. Des sanglots se frayèrent bientôt un chemin dans ma gorge. J'essuya mes larmes d'un revers de la main, qui devint aussitôt noir de mascara. Super. J'allais avoir l'air d'une déterrée.

Elle restait planté là, bouche bée. Il y avait été vraiment fort, d'accord, et d'une part, il s'attendait à ce qu'elle le gifle. Puis elle eut ces mots, qui firent comme l'effet d'un coup de poignard dans le cœur de Conrad, qui avait déjà tant souffert.

- Non mais t'es malade ! De quel droit tu te permets d'insulter mes parents ?! De quel droit tu te permets de t'incruster dans ma vie, et de te présenter comme mon frère ?! Je t'ai jamais vu ok ? T'es qu'un inconnu pour moi, alors fou moi la paix, j'veux plus jamais t'revoir !

Elle tournait les talons et partit. Il ne la suivit pas, il restait là, à la regardé s'éloigné. Voilà, il avait tout perdu cette fois, et pour de bon. Même s'il n'avait pas abattu ses dernières cartes. Il savait déjà avoir tout perdu. Il fit demi-tour, ses mains enfoncées dans ses poches. D'accord, il avait été hard de tout cracher comme ça mais, il fallait que ça sorte. Il en avait trop souffert. De retour dans sa chambre, il faisait les cent pas, jusqu'à ce que son regard atterrisse sur la pile de dossier qu'il avait ramené du Texas avec lui. Son sang ne fit qu'un tour, c'était ça la solution du problème. A l'intérieur, il y avait de tout. L'endroit, l'heure, la date de naissance de Chelsea et, une tonne de photo d'elle lorsqu'elle était petite. Il attrapait les dossiers, assez lourd au passage. Tout était là dedans, avec ça, elle ne pouvait plus rien dire. Il y avait même les dossiers de la police, lorsqu'ils avaient signalé la disparition du corps. Il sortit en quatrième vitesse et mit le tout dans sa voiture. Il conduisait les mains serrées sur le volant, il stressait. Une fois de retour dans le Golden Gate Park, il se calmait, son visage plus froid que jamais. Il retrouva Chelsea assise sur un banc. Elle ne l'avait pas vu arrivé. Il se posta devant elle, ainsi, elle ne pouvait s'écarté. Il jeta un à un les dossiers sur ses genoux et la regarda dans les yeux.

- Tu ne peux plus dire le contraire, tu n'as qu'à regarder dans ces dossiers.

Conrad tourna les talons et s'éloigna, allant se mettre à l'ombre d'un arbre, à l'écart de tout.

Après quelques longues minutes à marcher sans but, je décida de retourner au parc. De toute façon j'allais me perdre si je n'y retournais pas bientôt. J'allais m'assoir sur un banc, et recommença mes croquis. Mais, bien trop secouée par mes émotions, je les rata tous les un après les autres. Je poussa un long soupir et allongea mes jambes devant moi, les yeux fermer. Des pas nerveux, se dirigeant vers moi, me firent ouvrir les yeux. Je fronça les sourcils quand je dis que Conrad, un paquet de papiers dans les mains, s'approcha de moi, visiblement de très mauvaise humeur. Je m'apprêtai à l'envoyer balader quand il me devança :

- Tu ne peux plus dire le contraire, tu n'as qu'à regarder dans ces dossiers.

A ces paroles, il me balança le fameux dossier sur les genoux. Je sursauta et lui adressa un regard noir. Il me tourna le dos, complètement indifférent, et alla se poser à l'ombre d'un arbre. Je déposa le dossier à côté de moi, bien décidée à le jeter dans la première poubelle que je trouverai. J'avais déjà assez d'ennuis comme ça, et ce n'étais vraiment pas le moment qu'un psychopathe vienne m'emmerder.
Je commença à gribouiller sur une feuille de papier, mais la curiosité s'empara de moi d'un coup. Je jeta un coup d'œil au dossier posé à côté de moi, et cédant à la tentation, je l'ouvris.

Chelsea June Reed.
Née le : 23 Juin 1992.
Lieu de naissance : Dallas, Texas.

Non, non, c'était n'importe quoi ! J'étais née le 29 novembre ! Et je n'avais jamais mis les pieds au Texas, j'étais née au Nouveau Mexique ! Il devait y avoir erreur sur la personne.

Dans une pochette en plastique se trouvait une petite gourmette en or... Elle me disait quelque chose...

"Chelsea C. R.
23-06-92"

Déjà, les larmes me montaient aux yeux. Mes mains tremblaient. C'était impossible...

" Avis de décès :

Nom : Dobrev
Prénom : Helen Jane
Lieu de naissance : Miami, Floride.
Cause du décès : Accident de voiture, le 29 novembre 1996. "

" Avis de décès :

Nom : Reed
Prénom : John Florent
Lieu de naissance : San Antonio, Texas.
Cause du décès : Accident de voiture, le 29 novembre 1996. "

Le 29 novembre... Ma date de naissance. J'étouffai un sanglot. Non, vraiment c'était n'importe quoi cette histoire ! J'étais née au Nouveau Mexique, mes parents sont encore en vie, et je n'ai pas de frère ! Pourtant tout ces papiers me semblaient bien réels...

" AVIS DE RECHERCHE :

NOM : CHELSEA J. REED
AGE : 4 ANS
DESCRIPTION : YEUX VERTS, CHEVEUX BLONDS MI-LONG.
LIEU DE LA DISPARITION : HOUSTON, TEXAS.
DATE DE LA DISPARITION : 29 NOVEMBRE 1996

Si vous apercevez cet enfant, veuillez contacter au plus vite le : xxx-xxx-xxx. "

L'article était suivi d'une photo. C'était une petite fille blonde, au sourire éclatant, qui me ressemblait énormément... Oh mon dieu, c'était donc vrai...
A présent mes joues étaient trempées tant j'avais versé de larmes. Je rangea les papiers dans le dossier, avec une précaution infinie, de peur de les abimer. Il y avait d'autres feuille, mais je savais que je n'aurai pas la force de les regarder... Comment mes... comment ces gens avaient-il pu me ramasser ainsi, en toute illégalité ? Évidemment, ils étaient tranquille, la police avait refuser de pousser les recherches plus loin que le Texas. Précaution inutile devaient-ils se dirent. On m'avait voler mon enfance. On m'avait privé d'un frère. Pendant tout ce temps je m'étais cru fille unique, pendant tout ce temps j'étais avec des gens que je croyais connaitre, des gens que je croyais être mes parents. Pourquoi avaient-ils fait ça ? Pourquoi m'avait-ils fait ça à moi ?
Je comprenais maintenant pourquoi ils ne voulaient pas que j'aille au Texas. Ils avaient peur que je tombe sur un de des fameux avis de recherche...
Du coin de l'œil j'aperçus Conrad adosser à un arbre, le regard fermer. Il ne me regardait pas. Son regard était porter vers l'horizon. Sans réfléchir, je me leva. Ma vision était brouillée par les larmes et le vertige me prenait mais je m'avança vers l'homme qui était mon frère. Il tourna la tête vers moi. Je devais avoir une piètre allure, mon mascara avait du couler tout le long de mes joues. Je me jeta dans ses bras et mes larmes reprirent de plus belle. Sans un mot il passa des mains dans mon dos et m'enlaça. J'aurai voulu lui dire combien j'étais désolée, mais je n'en pouvais plus. Tout ça était trop pour moi.

Conrad était absorbé. Peut-être avait-il tout perdu à l'instant même, que sa vie n'avait plus du tout de sens. Un moment passa avant que des pas n’attirent son attention. Il tourna la tête. C'était... Chelsea. En larmes, elle se jeta dans ses bras. Alors, sa y est ? Elle savait qu'il avait raison ? Qu'il n'avait rien inventé ? Il la serra dans ses bras, lui passant une main dans le dos pour la réconforté. C'était dur dans les deux sens. On lui avait gâché son enfance. Il la serrait tellement fort dans ses bras qu'il en eut mal. Il avait faillit pleurer. Il se sentait si... Soulagé ! Des années d'inquiétude envers sa sœur s’étaient volatilisées. Elle était là, dans ses bras.

- Si tu savais... Ca fait tellement longtemps que j'essaye de gardé l'espoir de te revoir... Je l'ai espéré tellement fort.. Je ne voulais pas que tu sois mortes dans l'accident, je ne l'ai jamais cru.

Sa voix se coupa. Ses grands-parents lui avaient expliqué qu'elle avait surement été mangée par des animaux sauvages. Rien qu'à cette pensée, il en avait été malade. Les larmes lui montèrent aux yeux. Ses yeux devinrent rouges, mais il ne voulait pas pleuré. Il devait être heureux. Les cheveux blonds de sa sœur lui venaient sur le visage, il sourit.

- Ce que tu as pu me manqué...

Une larme discrète coula le long de son visage. Une larme de joie. Chelsea avait été un combat, un combat pour la retrouvé, et aujourd'hui, il avait réussit. Sa sœur était dans ses bras. Maintenant, elle ne le quitterait plus jamais. Chelsea June Reed était sa sœur, la sienne, celle de personne d'autre, c'était une Reed, fille d'Helen et de John. Pour la mémoire de leurs parents, elle était saine et sauve. Du paradis, ils devaient être fiers.

- Je t'ai retrouvé... Nos parents doivent être si fier de nous voir ensemble.

Les larmes coulèrent malgré tout sur le visage de Conrad. Il n'en revenait pas...



[ Je chiaaaale ! MDRRRR ]

- Si tu savais... Ca fait tellement longtemps que j'essaye de gardé l'espoir de te revoir... Je l'ai espéré tellement fort.. Je ne voulais pas que tu sois mortes dans l'accident, je ne l'ai jamais cru.

Je ne répondis rien. Que voulez-vous répondre à ça de toute façon ? Je ne pouvais pas dire qu'il m'avait manquer, je ne l'ai jamais chercher. Je ne savais même pas qu'il existait...
Ma tête était posée contre son torse, et je sentais son cœur battre à tout rompre. Tout comme le mien.

- Je t'ai retrouvé... Nos parents doivent être si fier de nous voir ensemble.

Je grimaça. "Nos" parents... Je ne les connaissaient pas non plus. Je ne les connaitraient jamais. J'étais une orpheline. J'éprouvais à présent de la haine envers mes parents "adoptifs", si on pouvait les appeler comme ça. Comment avaient-il pu me faire ça... D'un autre côté, ça partait d'une bonne intention. Peut être croyaient-il que dans cet accident j'avais perdu toute ma famille dans cet accident. Sans doute n'avaient-ils pas vu qu'il y avait encore une étincelle de vie dans le corps de... mon frère. Je failli lui demander si je pouvais l'emmener voir mes parents adoptifs avec moi mais il ne l'aurait surement pas supporter, il aurait piquer une colère noire devant eux. C'était encore trop tôt pour en parler.

- Parle moi d'eux...

J'avais prononcer cette phrase dans un murmure, sans réfléchir. Mes larmes avaient cesser. J'étais curieuse d'en savoir plus sur eux. Quels parents étaient-ils, comment j'étais étant enfant, pour quelle raison étions nous sur la route, ce fameux 29 novembre. Curieusement mon souvenir le plus lointain était celui où je m'étais réveillée à l'hôpital, aux côtés de la femme que j'avais appeler "maman" si longtemps... Je n'avais aucuns souvenirs de la vie que j'avais pu mener avant, pas même le plus infime. Pas même l'image de Conrad, de notre maison, de mes vrais parents, rien.

Comment imaginé ? Il y a encore quelques semaines, il imaginait qu'il ne reverrait jamais sa sœur. Il l'avait considéré comme sa raison de vivre, et de si longtemps qu'il vivrait, il n'aurait jamais abandonné les recherches. S'il aurait du mourir pour sauver sa sœur, il l'aurait fait. Il aurait donné sa propre vie pour elle. Quant à ses parents... Ils lui manquaient terriblement. La vie, le destin, en avait voulu ainsi. Il n'aurait rien pu y faire. Ils étaient morts sur le coup, dans ce terrible accident. Conrad se souvenait de tout. Il l'avait vécu en direct. Et il était même soulagé que Chelsea ne s'en souvienne pas. Ce fut si horrible et violent... Chelsea se recula de quelques centimètres.

- Parle moi d'eux...

Elle l'avait prononcé dans un petit murmure. Les yeux de Conrad reflétaient toute la tristesse qu'il ressentait. Sa froideur s'était envolée face à sa sœur. Il essayait de sourire, mais rien n'y faisait, il n'y arrivait pas.

- C'était... Les meilleures parents du monde.

Ses yeux devinrent humides mais les larmes ne coulaient pas. Ils lui manquaient tellement ! Il ne pouvait plus rien dire. Il baissa les yeux. Oui, ses parents avaient toujours été extraordinaires avec eux. Si gentil, si doux, si attentionné... Ils auraient donné leurs vies pour leurs enfants. Ils étaient leurs merveilles. Conrad baissa la tête pour regarder le sol. Pourquoi... Oui, pourquoi ? Pourquoi n'étaient ils pas encore en vie ! Ils n'auraient jamais du mourir ! Jamais ! Ils étaient encore jeunes, Conrad était jeune, et Chelsea encore plus... Nan, ils n'auraient pas du mourir, surtout pas dans cette façon. Et lui dans tout ça, avait souffert dans son coin également, même si il avait ses grands parents derrière lui, rien ne remplaçait un père et une mère. Il se mit une main sur la bouche pour ne pas pleurer. C'était trop là. Il y avait trop de pensée qui venaient et lui faisait mal. C'était horrible... Il relevait ses yeux rouges vers Chelsea.

- J'ai plein de photos, je te raconterai tout sur eux, et... Il reste encore nos grands-parents, qui pourront t'expliquer encore mieux...

D'un léger revers de manche, il essuya les larmes qui commençaient à venir rouler sur ses joues. Là, il ne pouvait pas être heureux, il ressentait trop de tristesse pour sourire...