Arrivée de Chelsea | Conrad R.

Le ciel était gris, et l’orage menaçait. J’appuyai sur l’accélérateur, je voulais arriver à l’académie avant qu’il ne se mette à pleuvoir. Les panneaux défilaient devant moi mais aucuns n’indiquait la direction que je cherchais. Je commençai à croire que je m’étais trompé de route. Je n’avais absolument pas de sens de l’orientation. Combien de fois je m’étais perdue dans ma vie… Je poussa un soupir amusé.

Soudain, un panneau attira mon attention. « Académie de San Francisco ». Enfin ! J’avais passée près de 4h dans la voiture, et j’étais épuisée. J’entra dans le parking et je dût chercher pendant cinq bonne minutes une place libre. Je respirai un bon coup. J’étais de nature nerveuse. Surtout quand j’arrivais dans un environnement que je ne connaissais pas. Je sortis doucement de ma voiture. Je détestais me faire remarquer. J’inspectai les alentours. C’était magnifique, il n’y avait pas d’autres mots. Partout autours du bâtiment, de la verdure. De la verdure à perte de vue. Je souris. J’allai sûrement me plaire ici. Une vague de panique me traversa. Je ne connaissais personne ici. Je chassai aussitôt cette pensée de ma tête. J’étais bien assez stressée comme ça.
J’ouvris mon coffre et y prit mes deux grosses valises. Je poussai un gémissement, elles étaient bien trop lourdes ! C’était mon père, une montagne de muscles, qui avait chargé ma voiture. Je ne réussirais jamais à traîner ces valises jusqu’au bâtiment… Je poussa un unième soupir et m’adossa contre ma voiture, le regard vide.

Deux heures plus tôt...

C'était le grand jour pour Conrad, aujourd'hui était le jour de la rentrée. Il devait donc mettre les voiles sur San Francisco, en Californie. Il était anxieux, à quoi ressemblait cette fameuse académie ? Il avait vu des photos, mais il avait hâte de voir à quoi elle ressemblait vraiment. Dans sa belle décapotable, il chantait avec la musique à fond, lunettes de soleil sur les yeux, il était bien partit pour San Francisco. Sa nouvelle vie l'attendait, il avait tellement hâte. Quelques heures plus tard, il débarquait enfin. Il poussa un sifflement d'étonnement en voyant l'académie, c'était bien plus beau que sur les photos. Il s'y sentait déjà bien. Sa nouvelle vie... Enfin ! Il déchargea rapidement ses valises du coffre, et trouva également rapidement l'administration, qui lui donna les clés d'une chambre, en attendant une colocation. Il passa les deux prochaines heures à s'installer. Et après deux bonnes heures de rangement intense, il sortait prendre l'air. Il se dirigea vers sa voiture, dans le parking derrière cette fameuse cours d'arrivée. Il vit une jeune fille blonde qui avait l'air agacée, embêtée même ? Par ses grosses valises. * Ma sœur aussi était blonde... * il chassa rapidement cette pensée de son esprit, il ne devait plus y penser, trop de temps avait passé, et il ne retrouverait surement jamais sa petite sœur. Il passa à côté de la voiture de la jeune fille et s'arrêta un instant.

- Je peux vous aidez ?

Demanda t-il à la jeune fille, en entendant son gémissement.

« Je peux vous aider ? »

Je sursauta et leva le regard vers l’homme qui m’avait parler. Je resta un moment muette. Surprise qu’on m’adresse la parole. Puis je fini par ouvrir la bouche :

« Oh, ce ne serais pas de refut. Merci. »

Lui répondis-je timidement. Je pris une de mes valises à deux mains, et grimaça. Qu’est ce qui m’avait prit d’embarquer tant de vêtements ? J’aurais très bien pu faire du shopping une fois sur place… Mais non, têtue comme j’étais il fallait absolument que je prenne mes affaires… J’observa l’homme du coin de l’œil et remarqua qu’il avait la même couleur d’yeux que moi. Un bleu-vert. Un peu comme la couleur de l’océan. Ses yeux se mariaient parfaitement avec ses cheveux et son visage. Un ensemble parfait. Mais ses yeux restaient froid. Son visage, de marbre. Je m’arracha à cette contemplation et suivit l’homme qui avait déjà prit une de mes valises, et se dirigeai vers l’entrée du bâtiment.

« Je m’appelle Chelsea. Et vous ? »

Lançais-je tout à trac. Je n’avais jamais aimé mon prénom. Trop… Comment dire ? Trop commun. Un prénom ordinaire. Alors, depuis quelques années, je demandais qu’on m’appelle June. Mon deuxième prénom. Je m’appellais ainsi par j’étais tout simplement née en Juin.

« Oh, ce ne serais pas de refut. Merci. »

Conrad prit aussitôt une valise, et il se dirigea vers l'entrée, suivit par la jeune fille, qui, apparemment s'appelait Chelsea. Lorsqu'elle prononça son nom, Conrad faillit s'arrêter, elle s'appelait comme sa sœur... Simple coïncidence surement. Il ne prit pas la peine de se retourner pour répondre.

- Conrad.

Il entra rapidement dans le bâtiment qui se dressait devant lui, puis il posa la valise en attendant Chelsea. Conrad donnait l'impression d'être froid; il ne souriait pas, ses yeux étaient froids et son visage ne révélait aucune expression. Il entendit le coffre de la jeune fille claquer. Quelques secondes plus tard, il indiquait à la jeune fille le bureau de l'administration, là où, elle pourrait demander une chambre en attendant d'avoir une colocation. En attendant, il garderait les valises pour ne pas qu'on lui les voles. Bien qu'il soit froid, il restait serviable, sans pour autant donné des signes de quoique ce soit. Une fois qu'elle fut sorti, il prit une valise et commença à se diriger vers l'ascenseur, il appuya sur le bouton. Ses yeux étaient vagues, il n'arrêtait pas de penser aujourd'hui. Et lui qui pensait que, dans sa nouvelle vie, il n'aurait plus à penser à tout ça. Il était loin maintenant, loin du Texas, loin de tout ce qui s’était passé, pourtant, il continuait à y repenser. Est-ce que ça allait le suivre toute sa vie ? Ou ça finirait par s’arrêter un jour ?

« Conrad. »

Me répondit-il d’une voix froide. Je fronça les sourcils. Il me semblait bien désagréable. Si je l’emmerdais, pourquoi m’avait-il proposer son aide alors ?! Je me jura de ne pas prononcer un mot jusqu’à… Je verais jusqu’à quand. Je souris en remarquant que je me comportais comme une gamine. Mais je prennais la mouche très rapidement et son ton m’avait irrité.
Il m’indica où se trouvait le bureau de l’administration, toujours le ton sec et froid. J’abandonna mes valises près de la porte et entra, laissant la porte entrouverte.

« Bonjour. Je m’appelle Chelsea Reed et… »

La secrétaire m’interompit. Une vieille dame désagréable. Décidemment, je n’allais pas faire long feu ici si tout le monde se comportait ainsi.

« Je sais. Bon, voilà tout ce dont vous avez besoin. » dit-elle en poussant vers moi une pile impressionante de papiers. « Emploi du temps, plan du bâtiment, la clé de vôtre chambre etc… Au revoir !»

Je pris tant bien que mal les papiers dans mes bras et sortit de la pièce, encore plus irritée. Pourquoi tout le monde se montrait sec envers moi ? Avait-je fais quelque chose de mal ? J’attrapa ma valise et m’empressa de rattraper Conrad, qui était déjà arrivé au niveau de l’ascenceur. Je ne put m’empecher de fronçer les sourcils devant son silence. Je cherchais en vain un geste ou une parole que j’aurais pu dire, qui l’aurait irrité.

La porte de l'administration était restée ouverte lorsque Chelsea y était entrée. Conrad avait de ce fait tout entendu. Reed... Chelsea Reed ?! Il se mit à trembler en entendant son nom. Il essayait en vain de retrouver ses esprits avant le retour de Chelsea. Non, ça ne pouvait pas être elle, pourtant... Reed était aussi le nom de famille de Conrad. Lorsqu'elle revint, il fixa la porte de l'ascenseur, le regarde vague. Bon sang... Et si c'était vraiment elle ? Qu'était-elle devenue pendant toutes ses années... ? Conrad eut envie de hurler, lui dire que c'était lui son frère, qu'elle était la sœur qu'il cherchait depuis des années. Ce ne pouvait être qu'elle; son regard bleu, ses cheveux blonds, son prénom, son nom... C'était beaucoup plus qu'une petite coïncidence de rien du tout. Bien sur, il ne dit rien, il se contentait de se taire. La porte de l'ascenseur s'ouvrit, Conrad y poussa les deux valises et entra après Chelsea dans l'ascenseur. Il voulait savoir si c'était vraiment sa sœur, mais les mots ne vinrent pas. Pourtant, là il passait pour le pire des cons; il était tellement froid. Quelques fractions de secondes plus tard, l'ascenseur s'ouvrit de nouveau, et Conrad reprit les valises et suivit la jeune fille jusqu'à la porte de sa chambre. Pendant qu'elle tentait d'ouvrir la serrure, Conrad tentait de lancer une conversation. C'était dur; lui qui ne parlait jamais. Et puis... Peut-être qu'elle n'avait pas envie de parler avec lui. Après tout, elle ne se souvenait pas de lui surement. Elle ouvrit la porte, Conrad saisi les valises et esquissa un petit sourire, vraiment petit, à la jeune fille. Il posa les deux valises sur le lit et il se retourna.

- Voila... Vous êtes arrivée à bon port.

Dit-il, d'un ton légèrement, très légèrement, moins froid.

Les portes de l’ascenceur s’ouvrirent sur un immence couloir. Magnifique. Moi qui m’attendait à avoir affaire à un endroit ordinaire, terne, je m’étais tromper sur toute la ligne. La moquette était d’un rouge pétant. Les murs étaient beige. Et sur les portes en chêne était accrocher des plaques en or. Je les détailla toutes, à la recherche de mon nom. Conrad s’arrêta brusquement devant une porte.

« Voila... Vous êtes arrivée à bon port. »

Je bafouilla un petit « Merci ». Il m’avait semblé qu’il avait changer de ton. Qu’est ce que j’avais fais encore ? Ahh, les hommes sont tellement compliqué à comprendre. Je pris la clé que m’avait donner la secrétaire et ouvrit la porte. Je ne put m’empêcher de lacher un cri de surprise quand je découvrit la pièce. Elle était immence. Un écran plasma trônait au millieu de la pièce, entourer de canapés en cuir noir. J’entra, trainant ma valise derrière moi.
Je lança un rapide coup d’œil à Conrad. Qui me sourit. Une sourire infime, mais un sourire tout de même. Je le lui rendit, hésitante. Puis posa ma valise dans un coin de la pièce. J’examina mes mains. Elles étaient rouges. Je poussa un petit soupir, j’allais avoir des cloques. Décidément, mon arrivée à l’académie était catastrophique.

Chelsea rendit son sourire à Conrad. Il se recula jusqu'à la porte en regardant la jeune fille poussé des drôles de cri en voyant sa chambre. Il était vrai qu'on nous installait dans de grandes chambres en attendant d'être transférer dans des colocations. Mais fallait-il d'abord trouver des colocataires. Ce qui, dans le cas de Conrad, était loin d'être facile. Difficile d'être ami avec lui, sa froideur repoussait tout le monde. Mais depuis l'accident, il s'était renfermé sur lui même. Dur d'imaginer qu'à l'époque il était un garçon pleins de vie, extraverti et absolument pas froid. Il regarda autour de lui et se recula encore un peu. Il était hors de la pièce à présent. Son portable vibra, il souria; un message de son grand-père. Etonnant qu'il sache se servir de son portable. Il le rangea dans sa poche, et il releva la tête. La jeune fille le fixait.

- Bon, j'crois que je vais te laisser t'installer tranquille.

Il avait les bras croisés, il souria et allait faire demi-tour, mais quelque chose l'en empêchait. Quoi ? Telle était la question.

Le portable de Conrad vibra. Il souri en lisant son message. Il releva la tête et immédiatement j'évitai son regard.

" Bon, j'crois que je vais te laisser t'installer tranquille."

Surprise qu'il me tutoie, je releva la tête vers lui. Il me sourit. Un vrai sourire cette fois, pas forcé. Une sourire qui contaminait ses yeux, les illuminant. Mais se sourire ne dura qu'un instant, il s'évanouit aussitôt, laissant place à l'habituel masque de marbre.

"Ok..."

Répondis-je simplement. Quelque chose en moi refusait qu'il parte. Ce qui m'agaçait. Je ne le connaissait pas, mais je n'avais pas envie qu'il parte. Je m'agaçait moi-même. Waah, décidément, je devenait folle. J'allais finir dans un hôpital psychiatrique avant la fin de l'année. Je vis Conrad hésiter sur le seuil de la porte. J'inspira un bon coup, faisant mine de ne pas avoir remarquer son hésitation et m'emparai de ma valise. Je la traina sur quelques mètres mais elle me glissa des mains et tomba sur mon pied. Je ne pu m'empêcher de lâcher un juron. Je jeta un regard vers l'entrée et vis que Conrad, l'air amusé, était encore là. Je sentis la colère et la gêne monter en moi. J'avais décidément une poisse pas possible...

Conrad tentait de ne pas éclaté de rire. Ca aurait été méchant de sa part mais, c'était franchement irrésistible. Il soupira et s'avança dans la pièce, afin d'aider la jeune fille. Une fois ça fait, il recula à nouveau jusqu'à l'entrée. Sa chambre se trouvait à l'étage au dessus, il fit demi-tour et s'asseya sur les escaliers. Il restait à proximité, de toute façon, il avait rien à faire; il était déjà installer, il avait déjà consulté ses e-mails... Que lui restait-il à faire ? Ah, répondre à son grand-père peut-être, nan, mieux valait l'appelé directement. Il composa le numéro, personne ne décrocha. Il appela donc chez les meilleurs amis de ses grands-parents. Ils devaient surement s'y trouver. Ils y allaient souvent. Il composa donc leur numéro.

- Oui, bonjour, c'est Conrad à l'appareil.

La femme ne semblait pas reconnaître Conrad, il soupira.

- Conrad, Conrad John Reed.

La femme le reconnut avec un peu de peine. En fait, elle avait surtout reconnu le nom de famille du jeune homme.

- Je voulais juste savoir si mon grand-père était dans le coin... ?

La femme lui répondit que non, aujourd'hui ils rendaient visite à d'autres amis, Conrad laissa donc un message à remettre à ses grands-parents lorsqu'ils reviendront. Il raccrocha, et soupira bruyamment. Il avait pourtant dit qu’il devait absolument l’appelé lorsqu’il arriverait à San Francisco. Il haussait les épaules et rangea son portable dans sa poche.

Conrad, l'air de se retenir de rire, s'avança vers moi et m'aida à envoyer mes valises dans ma chambre. J'avais vraiment un don pour me ridiculiser en temps record. Je le remarcia timidement, encore en colère contre moi-même, puis il s'en alla sans un mot. Et je l'entendis appeler quelqu'un du couloir.

" Oui, bonjour, c'est Conrad à l'appareil... Conrad, Conrad John Reed. "

Rajouta-il après un instant. J'en fût un peu surprise. Il portait le même nom que moi. Et, bien que ce nom soit courant au État-Unis, il me semblait l'avoir entendu quelque part. Je ne savais pas d'où je connaissais ce nom, mais je le connaissais ! * Ma pauvre, tu deviens folle. Ce nom est très courant, c'est tout. * pensais-je pour moi-même. De toute façon, si jamais je connaissais cet homme, il m'aurait reconnue. Et puis après quelques recherche dans mes souvenirs, je fut bien forcée d'admettre que je ne connaissais pas de "Conrad John Reed". Décidément, le fait de changer d'endroit me faisais perdre tout mes moyens.

Je soupira et ouvris ma valise. Là dedans, m'attendais une énorme pile de vêtements. Je n'aurais jamais dût en prendre autant... J'ouvris mon armoire et constata avec étonnement qu'elle serait bien assez grande pour accueillir tout mes fringues. Je souris et commença à ranger toutes mes affaires.

« The End »