Retour, pour clarifier certaines choses... [Libre]

Inspire, expire... Un pas devant l'autre... Mon cœur battait à tout rompre dans mes oreilles. Je courrais depuis au moins 20min, l'iPod dans les oreilles. Je m'étais mis au jogging depuis deux ou trois mois. Et je n'arrivais toujours pas à être bien en rythme. J'allais toujours trop vite, résultat : J'étais fatiguée au bout de 30min. Il fallait que je réussisse à atteindre les 45min. Mes pensées vagabondaient, tandis que le paysage défilait devant mes yeux. J'étais partie du parc. Et je voulais arrivée à la plage. Tout ça non-stop. Je voyais déjà un bout de la mer. Il ne fallait pas que je m'arrête. Ensuite j'irais m'acheter quelque chose à manger. Il devait bien y avoir une boulangerie près de la plage. A vrai dire je n'avais rien manger depuis la veille. Très intelligent de faire du sport de bon mati sans rien dans le ventre, je sais. Peu à peu, je m'approchais de la mer. J'éteignis mon iPod et le glissa difficilement dans ma poche, sans m'arrêter. Je commençais à être vraiment fatiguée, mais j'étais tellement près du but que je m'étais fixée, que je ne pouvais me permettre de m'arrêter.
Quelques minutes après mes pieds touchèrent le sable de la plage, un sourire sur les lèvres. J'étais épuisée, mais heureuse d'avoir réussis à aller jusqu'au bout. Moi qui avait tellement l'habitude d'abandonner au moindre obstacle. Je regarda autour de moi, essoufflée. La plage était déserte. Hormis une personne adossée contre un rocher. Je me retourna, et me dirigea vers ce qui devait être une boulangerie, ou un bar, aucune idée. A peine avais-je fais quelques pas qu'un doute me pris. Je me retourna soudainement et examina la personne. Ces cheveux, ce visage, cette expression... Malgré la distance j'aurai reconnu ce visage entre mille. Mon cœur se mit à battre encore plus vite, si encore c'était possible. Zac. Mais... ça ne pouvait tout de même pas être lui ? Il avait quitter l'académie il y a plusieurs mois. Deux, ou trois mois. Sans au revoir. Sans explications. Cet idiot m'avait brisé le cœur ! Mais... Il était revenu. Pourquoi ?
Oubliant complètement ma fatigue, je me mis à courir vers lui. Un grand sprint. Je n'avais jamais couru aussi vite de toute ma vie. Tout mes muscles s'y mettait.

- ZAAAAAAAAAAAAAAAAC !

Hurlais-je à plein poumons. Il tourna la tête, et une expression de surprise traversa son visage. Je me jeta sur lui. Il tomba à la renverse. J'avais les bras autour de son cou. Et... j'étais sur lui. Mon cœur allait bientôt exploser, vu comment il battait. Il battait si fort que j'étais persuadée que, même sous cette couche de vêtements, il devait l'entendre. J'avais la tête au creux de son épaule. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Qu'est ce qu'il m'avait manqué ! J'avais penser à lui tout les jours ! Même si j'avais espérer qu'avec le temps mes sentiments s'estomperaient... Eh bien non, ils étaient restés intacts. Puis, mon sourire fondit. Laissant place à une expression qui s'affichait rarement sur mon visage. Le doute, la tristesse, et un tas d'autres comme ça.

- ... Où tu étais ?

Demandais-je, la voix cassée. Je releva la tête, et le regarda dans les yeux. Il y avait quelque chose qui avait changer chez lui. Quelque chose dont je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Il avait maigrit, ça, c'était clair et net. Ses pommettes étaient légèrement plus saillante. Je lui en demanderai la raison plus tard. Pour l'instant, j'avais bien trop de choses à lui demander. Pourquoi était-il partit ? Pourquoi ne m'avait-il rien dit ? Avait-il rencontrer quelqu'un ? Je n'avais pas eu de nouvelles de lui depuis si longtemps... Rien, pas une lettre, un message, un coup de fil. De toute façon je n'avais même pas son numéro.

- Hum… j’avais besoin de respirer. Les études m’étouffaient. Je sais que j’aurais du t’envoyer une lettre, ou au moins chercher à t’expliquer pourquoi j’étais parti… Mais tu as sûrement du m’oublier depuis le temps. Ou du moins laisser tomber l’affaire.

Je resta longtemps immobile. Paralysée. Secouée par ses paroles. Heurtée, offusquée. "J'avais besoin d'air". Ah... Pour moi ça voulais dire que... je l'étouffais. Je l'agaçais. Lentement, les larmes me montèrent aux yeux. Ils se voilèrent. Je me mordis la lèvre, tentant de retenir ces satanées larmes. En vain. Elles coulaient toutes seules le long de mes joues, allant s'écraser contre le t-shirt de Zac. Doucement, tremblante, je me dégagea de son étreinte. Et resta un moment assise près de lui, ne le touchant surtout pas. J'étais dos à lui. Ainsi, il ne pouvait plus voir mes larmes.
Pour moi, tout ce charabia voulait juste dire " Tu m'a tellement gavé que j'ai préféré partir. J'espérais que tu m'oublierai, mais apparemment non. Va crever. " En fait, il n'en avait jamais eu rien à faire de moi. Comme d'habitude, je m'étais laissée emporter par mes sentiments. Je m'étais fait des films. Depuis le début je l'énervais. Sinon il m'aurait prévenu de son départ. Il m'aurait téléphoner. Il aurait chercher à me contacter. Je me leva. Et avança, les jambes tremblantes. J'aurais tellement voulu me retournée, lui crier "Je t'aime". Mais ça ne servirais à rien. A part à m'enfoncer encore plus. La plaie au fond de ma poitrine, que je croyais refermée, se s'ouvra d'un coup. M'arrachant un sanglot. J'étais vraiment trop émotive. J'étais nulle. Comment avait-je pu croire, ne serais-ce qu'une seconde que quelqu'un comme lui puisse s'intéresser à moi ? Ma vie sentimentale était un désastre... Un grand désert. Je ratai tout. J'étais tellement nulle que j'avais réussis à espérer qu'il pourrait se passer quelque chose entre nous. Mais justement, il était bien là le problème, il n'y aura jamais de "nous".
Je me mis à courir comme je pus. J'étais épuisée, mais je continuai. Je voulais aller loin de cet homme. Je le maudissait. Il m'avait tellement fait souffrir... Je le haïssais ! Qu'il aille crever ! Je n'en avais plus rien à faire. Au point où j'en étais... Je marcha droit devant moi, ne sachant s'il me suivait ou non. Académie de merde ! Je n'aurai jamais du venir ici. Ça m'a attiré que des ennuis. D'abord Conrad qui vient insulté mes parents, ensuite ce... Cet homme qui me brise le cœur. Ok, Conrad n'avait rien à voir là dedans, mais il m'avait bien emmerder sur le coup. Même si... c'était mon frère. D'un coup, sans de véritables raisons, mes larmes redoublèrent, me brouillant totalement la vue. Je m'adossa à un mur, les mains plaquées contre mon visage. Au bout de quelques hauts-le-cœur je me décida à reprendre la route. Je voulais en finir, j'en avais assez, tout ça était trop pour moi.

Pendant un instant, je n’entendis plus aucun bruit autour de nous. C’était comme un arrêt sur image, une pause dans un mauvais film. Mes oreilles n’entendaient que le battement irrégulier du sang dans mes tempes, dans mon cœur, plus que ma respiration saccadée. Mes yeux se concentraient sur elle, son pouls qui s’accélérait de plus en plus et son visage qui changeait d’expression. Je vis ses yeux s’embrumés, puis ensuite des larmes couler le longs de ses joues couleur pêche pour venir s’écraser sur moi, comme des coups de poignards. Je ne savais pas ce qui l’avait blessé, si c’était mes mots ou mes intonations, et si j’allais pouvoir réparer ça un jour. Elle se leva d’un coup, se mit dos à moi et resta ainsi quelques minutes, lorsqu’elle se leva, je compris qu’elle allait fuir les explications. Je me redressai donc à mon tour vivement et la coursai, mais mon cœur trop fragile m’empêchait de la rattraper, et ainsi je dus la suivre de loin, guettant la direction qu’elle allait prendre. Je courrais sans savoir si ça en valait la peine, si elle allait me pardonner… En fait si, je le savais. Elle en valait la peine, Chelsea en valait le coup. Alors je continuai de courir sans ralentir, même si j’avais l’impression qu’on m’arrachait le cœur et les poumons, même si je risquai de faire une crise cardiaque à tout moment et que ma gorge me brulait. On a dut galoper ainsi plusieurs minutes avant qu’elle ne s’arrête et ne se colle contre un mur dans une petite ruelle.

INCONSCIENTE ! Impossible de ne pas reconnaitre la 13th road, ruelle réputée pour sa dangerosité. Elle s’était adossé là, mine de rien, belle jeune fille menue, ignorant sûrement qu’elle était la proie parfaite. Ignorant ou … désirant ! Un flot de pensées se bouscula dans ma tête, trop d’informations en même temps, mais seule UNE me parut importante. Il fallait la sortir de là.